20.02.23 Interdit aux chiens et aux Italiens, un film d’Alain Ughetto

Dans un superbe film d’animation intitulé Interdit aux chiens et aux Italiens, Alain Ughetto nous emmène à sa suite dans un voyage à la recherche de ses racines italiennes. Un voyage dans sa mémoire familiale, à travers un dialogue fictif avec la marionnette de Cesira, sa grand-mère (à qui Ariane Ascaride prête sa voix). Un voyage, à mi-chemin entre l’histoire et le conte, nourri aussi bien par les souvenirs familiaux et l’imagination du réalisateur que par d’abondantes recherches documentaires.

César du meilleur court métrage d’animation en 1985 pour la Boule, réalisateur du très poétique Jasmine en 2013.

Alain Ughetto, Interdit aux chiens et aux Italiens, 2022.


Du charbon de bois, des châtaignes, des brocolis, des cailloux, de la terre, ramenés d’Ughettera, la terre des Ughetto, un village du Piémont italien dont il ne reste aujourd’hui presque plus rien. Des photographies du Mont Viso, cet imposant sommet des Alpes cottiennes que les Piémontais surnomment le « Roi de Pierre ». Des maisons façonnées dans le carton. Et le décor est planté. Des marionnettes filmées en stop motion. Et le décor prend vie. Avec délicatesse et retenue, sans jamais céder au pathos, Alain Ughetto retrace l’histoire de Luigi et Cesira, ses grands-parents paternels. Une histoire de faim, de misère, de travail harassant, de souffrances et d’injustices subies, marquée par les guerres, le fascisme et les tragédies du vingtième siècle. Une histoire, d’émigration et de rejet, d’italophobie, comme l’annonce immédiatement le titre du film. Mais aussi une histoire d’amour et de petits bonheurs du quotidien, relatés avec un regard amusé et une infinie tendresse.

Un voyage dans la mémoire familiale

Dans le dossier de presse du film, Alain Ughetto déclare :

pour écrire cette histoire,je me suis inspiré du réel. Du réel de la vie d’une partie de ma famille originaire du Piémont italien. J’ai fouillé dans ma mémoire, puis dans celle de mes cousins, de mes cousines, de mes frères et sœur. Entre guerre et migration, entre naissance et décès, un récit s’est tracé. Au-delà du chagrin que procure l’histoire personnelle, j’ai découvert un parcours étonnant, raconté dans le film

Des souvenirs, quelques photographies – on en voit trois dans le film – permettent ainsi de retracer les grandes étapes de l’histoire de Luigi et Cesira. 

Luigi est né à Ughettera en 1879, deuxième d’une famille de onze enfants. Comme beaucoup des Piémontais de l’époque, il est un travailleur saisonnier. Chaque année, avant les premières neiges, il traverse les Alpes pour travailler en France ou en Suisse. Alors qu’il travaille à la construction du tunnel du Simplon, il rencontre Cesira, fille du contre-maître du chantier. Ils se marient et ont bientôt leurs premiers enfants, dont les prénoms sont, tour à tour, français ou italiens au gré de leur lieu de naissance. Viendront ensuite la guerre de Libye, la Première guerre mondiale, la grippe espagnole. Leur arrivée en France dans un climat d’italophobie (dans les souvenirs de Cesira : « Les enfants ont découvert le français à l’école. Les premiers mots qu’ils ont appris ont été “fils de pute de macaroni” »). Puis, la montée et l’instauration du fascisme en Italie. Leur installation définitive en France. La mort de leur fille Ida, emportée par la maladie. Les chantiers des barrages d’Izourt puis de Génissiat. L’achat d’un lopin de terre à Génissiat :

la France était joyeuse, elle fêtait le Front populaire et nous, nous avons appelé nos terres Paradis, pas parce que ça l’était, mais parce que ça devait le devenir, nous avions assez souffert comme ça.

Puis la naturalisation. La mort accidentelle de leur fils Nino. La Seconde Guerre mondiale. L’engagement de Vincent, le père d’Alain Ughetto, dans la Résistance. Le décès de Luigi. L’après-guerre et l’enfance d’Alain Ughetto, au rythme du tour de France et de l’accordéon d’Yvette Horner, dans une « France prospère, pleine d’automobiles, de machines à laver, de grille-pains électriques, de tables en formica, de poste de télé et de chanteurs yéyés ». Enfin le décès de Cesira.

Une mémoire chorale

Pour mener l’enquête sur son histoire familiale, Alain Ughetto s’est rendu à Ughettera. Il déclare dans le dossier de presse :

Mon enquête a commencé là, il y a neuf ans, le film aussi. Dans le cimetière, je n’ai trouvé ni la tombe de mon grand-père Luigi, ni celle de ma grand-mère Cesira… Que s’est-il passé ?… Les témoins de cette époque italienne (les années 1870) ont disparu, les toits des maisons se sont effondrés sur leur passé de paysan ; les arbres ont repoussé sur leur vie de charbonnier ; d’eux, il ne reste plus rien. 

Quelques plans tournés en extérieur à Ughettera attestent dans le film de ce voyage. 

Pas de témoins à interroger. Peu de traces matérielles. Comment reconstituer l’univers disparu de ses grands-parents ? Comment leur donner une voix ? Ughetto déclare sa dette et dédicace son film à Nuto Revelli qui dans Le Monde des Vaincus (Le Mondo dei Vinti) a enregistré les témoignages poignants de paysans de la même génération et de la même région que ses propres grands-parents.

Né à Cuneo en 1919, diplômé de l’académie militaire de Modène, Nuto Revelli est envoyé sur le front russe en 1942 à la tête d’un bataillon de chasseurs alpins. Il fait l’expérience tragique de la retraite sur le Don où il voit mourir la plupart des soldats de son bataillon. À son retour en Italie, après le 8 septembre 1943 il rentre dans la Résistance, rejoignant une formation « Giustizia e Libertà ». Après la guerre, il témoigne à de nombreuses reprises de son expérience, recueille et publie également les témoignages de rescapés de la campagne de Russie et de l’internement en URSS. Constatant le très lourd tribut payé par les paysans de la campagne piémontaise – massivement mobilisés dans l’ARMIR, l’armée italienne de Russie, il s’emploiera par la suite à enregistrer et transcrire les témoignages et récits de vie des paysans des collines et de la montagne piémontaises, ces « sourds-muets » de l’histoire en voie de disparition dans les années soixante-dix : un premier recueil commenté de témoignages Il Mondo dei Vinti paraît en 1977 chez Einaudi, suivi en 1985 de L’annello forte.    

Le Mondo dei Vinti fait ainsi office de mémoire collective et vient combler les silences et les oublis de la mémoire familiale. Alain Ughetto va jusqu’à insérer telles quelles dans les dialogues de son film, des phrases prononcées par les témoins interrogés dans les années soixante-dix par Nuto Revelli. Il donne ainsi voix, à travers les personnages de Cesira et de Luigi, de leurs parents, de leurs frères et sœurs, au monde disparu des collines et montages piémontaises. Ils sont, tour à tour, Giovanna Giavelli, montreuse de marmottes à sept ans ; Pietro Bruno qui à douze ans vend ses bras au marché aux enfants de Barcelonnette ; Maria di Tetto Cannone qui accouche sur un sentier en rentrant des champs. Cesira, est la Margherita Lovera de Revelli, dont les parents vivent dans la plaine et ne veulent pas qu’elle épouse un pauvre paysan de la montagne et qui « choisit mais sans exagérer » son cadeau de mariage « en pensant au lendemain et à nos intérêts communs » « une belle chaîne double en or avec un montre de gousset en argent et cette bague qui maintenant est toute mince parce qu’elle s’est usée en travaillant ». Les personnages d’Ughetto sont ces paysans qui n’ont pour passer l’hiver qu’un peu de polenta, de pommes de terre et de châtaignes et ne mangent de la viande que lorsqu’une de leurs bêtes meurt. Ils sont les enfants de Revelli qui montent aux arbres pour chasser les nids et se mettre enfin un morceau de viande sous la dent. Ils sont ces paysans semi-analphabètes faute de pouvoir se permettre d’aller à l’école, ces villageois élevés dans la foi catholique, qui prient pour se donner du courage, respectent le prêtre qui leur prélève une partie de leur récolte et craignent les sorcières (« le masche »). Ils sont ces malades qui faute de pouvoir se permettre d’appeler le médecin, ont recours aux guérisseuses et aux rebouteux (« le desmentiòure » et « i setmin ») et meurent. Ils sont Giovanni Battista Comba (« Bati ‘dla Lüba ») parti sous les drapeaux en Libye « manger le sable de l’Afrique » qui peste contre la propagande qui promettait « Tripoli bel suol d’amor » (« Tripoli belle terre d’amour ») ou Daniele Mattalia qui évoque avec horreur la Première guerre (« la guerra del ‘15 ») où les soldats sont « comme des taupes en enfer » et « montent à l’assaut comme des chèvres qui cherchent du sel ». Ils sont ces paysans qui s’auto-mutilent ou s’empoisonnent plutôt que de remonter au front. Ils sont Armando Spirito et Giuseppe Bruno (« Bep’d Tita Ciot ») dont les proches ont été décimés par la grippe espagnole. Mais ils sont aussi les Caterina Toselli (surnommée « Nuia »), Bernardino Galleano (« Nadu ») Anna Lucia Giordanengo (« Lüsiota ») et Giuseppe Macario (« Beppe ‘l Fré ») de Revelli qui se souviennent des veillées et des bals dans les étables. Les rêves des personnages d’Ughetto sont ceux des témoins de Revelli : Luigi ambitionne de partir travailler dans les mines du Michigan comme Giovanni Giraudo chez Revelli. Cesira, quant à elle, voudrait être couturière comme Anna Roggero, Ester Casale ou Caterina Casavecchia chez Revelli.

Le film d’Ughetto se présente ainsi comme une œuvre chorale, donnant à entendre et à redécouvrir les voix, la vie et les rêves oubliés d’une communauté, chair à canon de toutes les guerres, main d’œuvre corvéable à merci, qui très tôt sont venus chercher fortune de l’autre côté des Alpes. Pas de dialecte piémontais dans le film, mais quelques mots d’italien en guise de mémoire des origines. 

Ce faisant, Ughetto exhume des chapitres de l’histoire italienne souvent méconnus en France comme la guerre de Libye – -guerre italo-turque de 1911-1912 qui permit à l’Italie de conquérir les provinces ottomanes de la Tripolitaine, de la Cyréanïque et du Fezzan. Ou de l’histoire française que le discours public tend généralement à occulter, comme la xénophobie et l’ostracisme dont les immigrés italiens ont pu faire l’objet à leur arrivée en France. A partir des années soixante, les Italiens sont, en effet, généralement présentés comme de « bons éléments d’immigration » pour reprendre les mots du Général De Gaulle, des étrangers bien intégrés et plus facilement assimilables à la société française par leur proximité géographique et culturelle que l’immigration africaine ou maghrébine. Cette vision irénique et instrumentale s’est largement imposée, tendant à occulter même le souvenir des épisodes les plus violents d’italophobie, des vêpres marseillaises de 1881 au massacre d’Aigues Mortes de 1893

 Stéphane Mourlane, « Que reste-t-il des préjugés ? L’opinion française et l’immigration italienne dans les années 50-60 »,  Migrations Société, 2007/1 (N° 109), p.133 -145)

Voir A. Bechelloni, M. Dreyfys, P. Milza, (dir.), L’intégration italienne en France. Un siècle de présence italienne dans trois régions françaises (1880-1980), Bruxelles, Complexe, 1995 ; P. Milza,Voyage en Ritalieop. cit. ; Alexis Spire, Étrangers à la carte. L’administration de l’immigration en France (1945-1975), Paris, Grasset, 2005.

Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens, Aigues-Mortes, 17 août 1893, Paris, Fayard, 2010.

La marionnette de Cesira donne, ainsi, lecture dans le film à son petit-fils d’articles de journaux ou de documents reflétant un climat d’hostilité anti-italienne. Ughetto donne notamment à entendre, par la voix de Cesira, la déposition de l’ouvrier Bacle, représentant de la chambre syndicale des carreleurs, lors de l’enquête parlementaire de 1884 (texte publié dans le Voyage en Ritalie de Pierre Milza)

Ce qui caractérise l’ouvrier italien, c’est qu’il est plus souple, plus malléable ; on lui fait faire tout ce qu’on veut […]. Il n’y a pas chez ces ouvriers de dignité personnelle ; ils endurent tout. 

Pierre Milza, Voyage en Ritalie, 2004 (1993), p. 122

L’historiographie permet de mettre des mots sur la mémoire familiale du rejet. Également une image : le panneau « Interdit aux chiens et aux Italiens » qui a donné son titre au film. Ughetto s’en est aussi expliqué dans le dossier de presse :

Au départ : une image ancienne qui circule sur le net, celle d’un panneau en noir et blanc accroché à la devanture d’un vieux café, m’a intrigué : Interdit aux chiens et aux italiens. Je pensais que cette image arrivait de Savoie, ou de l’Ain ou peut-être de la Suisse, mais en fait sa première apparition a été en Belgique. D’autres pays ont suivi, mais elle était dans mon histoire. La violence, la cruauté et la férocité de ce petit panneau qui accueillait les migrants s’adapte parfaitement à l’évocation historique qui fonde la thématique de ce film. Une scène entière est consacrée à cette affichette qui en est devenue le titre.

L’existence de ce type de panneaux en Belgique est attestée. Partant de cette image forte, Ughetto imagine une scène cinématographiquement très efficace. A l’arrivée de la famille à Génissiat, le petit Vincent voit cette pancarte et demande à son père Luigi :

Papa pourquoi ils ont écrit ça ? ». Son père répond par une pirouette « Pourquoi, pourquoi… Parce qu’ils ont peur que les chiens mordent les Italiens, voilà pourquoi. Alors ils nous demandent de ne pas entrer, pour ne pas être mordus. Alors que nous les Italiens on n’a pas peur des chiens ; on les aime les chiens. Allez les enfants on y va

C’est pourtant une scène imaginaire créée à partir de documents historiques qui draine en même temps une mémoire cinématographique – puisqu’elle n’est pas sans rappeler la scène de La vie est belle, où le personnage de Josué questionne son père, Guido Orefice, devant une pancarte « Interdit aux chiens et aux juifs ». 

Voir par exemple Sarah De Liamchine, « Immigration, je t’aime moi non plus ? », Agir par la culture, 13.10.2016

De la mémoire familiale au conte

Les témoignages et l’historiographie peuvent ainsi contribuer à combler les absences de la mémoire familiale. Puis Ughetto laisse libre cours à l’imagination. Comme le Roberto Benigni de la Vie est belle, il transpose l’Histoire dans l’univers du conte. C’est, d’ailleurs, comme chez Benigni, Nicola Piovani qui signe la musique du film. Chez Ughetto, il y a une magie, un enchantement, qui vient de l’enfance. Celle du petit-fils qui donne corps par son imagination aux récits de sa grand-mère. Ainsi, imagine-t-il Luigi capable de faire atterrir d’un coup de pioche un Edelweiss dans le chignon de Cesira. Cesira, quant à elle, en jouant aux ricochets avec Luigi au bord d’un lac, fait apparaître un cœur à la surface de l’eau. Elle dessine à nouveau un cœur en soufflant dans la farine du plan de travail où elle prépare des gnocchi

Capture d’écran. Roberto Benigni, La Vie est belle, 1997.

Dans le film, Alain Ughetto confie en voix-off :

J’aurais bien aimé connaître mon grand-père, Luigi. Mais ma grand-mère Cesira, elle, je l’ai connue. Je me souviens de cette dame tout en noir que j’appelais Mémé. En parcourant les endroits où elle a vécu, j’ai réalisé tout à coup qu’avant de s’appeler Mémé, ma grand-mère était Cesira, qu’elle avait été jeune et belle, qu’on l’avait désirée et qu’on l’avait aimée. 

Par la magie de l’animation, voici cette jeune Cesira ressuscitée. 

Le réalisateur passe également de l’autre côté du miroir. Il est cette voix-off qui pose à Cesira des questions qu’il n’a peut-être jamais pu lui poser de son vivant. Naît alors un dialogue imaginaire entre Cesira et son-petit fils. On le retrouve dans la cuisine d’une Cesira rajeunie, pendant qu’elle coud, tourne la polenta ou découpe les gnocchi. Et les frontières et les places se brouillent. Temps du récit et temps de la narration se confondent. Alain est à la fois l’enfant d’autrefois et l’adulte d’aujourd’hui, à qui Cesira demande, par une inversion cocasse des rôles, de calmer les pleurs de Vincent  – c’est-à-dire de son propre père qui est encore un tout petit garçon à ce moment-là du récit. 

Fiction et réalité se mêlent. Dans le film, Alain Ughetto est aussi une main. La main de l’artiste-artisan qui nous montre l’envers du décor, puisqu’on la voit couper, coller, assembler, fabriquer et intervenir dans le récit, tendre un outil aux marionnettes de Luigi ou de Vincent, ou prendre affectueusement la toute petite main de la marionnette de Cesira. Ces télescopages et ces courts-circuits introduisent une note d’humour, de tendresse et de poésie évitant ainsi au  récit de sombrer dans le drame. Ils permettent aussi au réalisateur de revendiquer une filiation et de s’insérer dans une histoire collective. Pour calmer les pleurs de la marionnette de Vincent, son père, enfant, la main d’Alain lui tend une truelle. Cette truelle, métonymie du maçon italien, c’est aussi la truelle de Luigi, le père de François Cavanna, évoqué dans Ritals. Cette truelle, dont François Cavanna a fait don au Musée de l’immigration de la Porte Dorée. Dans leur dialogue imaginaire, Cesira dit à Alain : « Tu as de belles mains, comme Luigi  Certes, les mains relient Ughetto à son enfance et aux déménagements au gré du travail nomade de son père. A cette époque où il faisait « la grève des copains » en « [s’]enferma[nt] dans [s]a chambre » avec « pâte à modeler, colle, ciseaux, crayon à papier » pour « seuls amis ». Mais sa main est aussi la main de son grand-père. Ce sont ses mains qui inscrivent Alain Ughetto dans une lignée, une lignée de mains habiles, de travailleurs manuels, de main-d’œuvre. Les mains de toutes les marionnettes sont d’ailleurs disproportionnellement grandes, hypertrophiées. Ce n’est certainement pas un hasard si dans sa version italienne, le film est sorti en salle sous le titre de « Manodopera ». Cette lignée qu’Ughetto revendique, ses parents auraient souhaité la lui épargner. Quand à la question « Tu vas faire quoi quand tu seras grand ? », Alain répondait « Quelque chose avec mes mains, peut-être les Beaux-Arts » son père s’inquiétait « Les arts, c’est pas pour nous ça » et sa mère l’enjoignait à trouver « un travail aux PTT ou à EDF » et à garder ses « peintures » pour « le dimanche ». À la fin du film, Alain Ughetto tendant sa grande main à la minuscule main de Cesira, demande à sa grand-mère, « Cesira tu ne regrettes pas l’Italie ? ».  On pourrait sans douter prêter la réponse de Cesira à Alain Ughetto lui-même : « Oh tu sais on n’est pas d’un pays, on est de son enfance ». Hymne à la tendresse et à la tolérance, on ne saurait trop vous conseiller d’aller voir le film d’Alain Ughetto.

Pour citer cet article

Paola Bertilotti, « Interdit aux chiens et aux Italiens, un film d’Alain Ughetto », RevueAlarmer, mis en ligne le 21 février 2023, https://revue.alarmer.org/interdit-aux-chiens-et-aux-italiens-un-film-dalain-ughetto/

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