01.07.24 Les Colons, un film de Felipe Gálvez

Le premier long-métrage du cinéaste chilien Felipe Gálvez, remarqué en 2023 au Festival de Cannes, s’attaque à un versant de l’histoire de son pays, occulté par l’historiographie traditionnelle du XXe siècle : la colonisation des territoires méridionaux du Chili. Au Chili et en Argentine, les conquêtes, respectivement de l’Araucanie et de la Patagonie, qui s’étalent des années 1860 aux années 1880, prennent la forme de campagnes militaires qui permettent d’affirmer la souveraineté des États-nations sur des territoires indigènes qui avaient, jusque-là, gardé leur autonomie. Les Colons porte cependant sur une période encore postérieure : la colonisation de la Terre de Feu. Dans cet archipel situé à la pointe de l’Amérique du Sud, le Chili et l’Argentine ont, depuis la fin du XIXe siècle, mis en œuvre une stratégie colonisatrice consistant à octroyer des concessions à des sociétés d’élevage de moutons. Ces sociétés vont ainsi progressivement accaparer la majorité des terres de la région.

Le film, dont le scénario fictionnel repose sur des faits historiques attestés, débute en 1901. Nous suivons ainsi, durant les deux premiers tiers du film, le parcours de plusieurs personnages ayant véritablement existé. Parmi eux, José Menéndez est surnommé le « roi de l’or blanc », car il est l’un des plus grands propriétaires de terres et de troupeaux de moutons dans la région. Cependant, exaspéré de voir les clôtures de ses concessions coupées et ses moutons mangés par les indigènes selk’nam, affamés, il charge l’Écossais Alexander MacLennan d’ouvrir une route qui soit plus sûre pour l’acheminement de ses bêtes vers l’océan, en la débarrassant de cette présence humaine qu’il juge nuisible pour ses exportations de laine et, donc, pour son commerce. Employé de Menéndez, MacLennan aurait ainsi, selon les sources historiques disponibles, mené diverses opérations visant à massacrer des groupes autochtones.

Afin de mener à bien cette entreprise, MacLennan est associé à Billy, un cow-boy texan, et à Segundo, un métis hispano-mapuche. Tout au long du film, les membres de ce trio hétéroclite vont faire l’expérience de la violence de différentes manières : en tant que spectateurs, victimes ou bourreaux. Le dernier tiers du film, qui se déroule plusieurs années plus tard, se concentre sur deux personnages : Vicuña, un intellectuel nationaliste venu rendre visite à José Menéndez dans la ville chilienne de Punta Arenas, puis Segundo, qui est revenu vivre sur l’île côtière de Chiloé, située au centre du Chili dans l’Océan Pacifique, dont il est originaire.

L’hétérogénéité de la société coloniale

Le film montre une société coloniale composite, dont le trio mentionné est emblématique. Il accorde également de l’importance aux nuances hiérarchiques qui se dessinent en son sein : des grands propriétaires aux ouvriers de nationalités diverses, en passant par des administrateurs et contremaîtres britanniques, jusqu’aux soldats et scientifiques qui complètent le tableau. Tous ces acteurs sont les représentants d’une souveraineté étatique en construction, qui s’installe dans un climat de violences et de tensions omniprésentes tout au long du film. Dès la scène d’ouverture, Mac Lennan achève un ouvrier qui vient de se faire couper le bras par un fil de fer de la clôture en train d’être installée. Plus tard, la scène qui se déroule dans un campement de l’armée argentine permet d’appréhender les tensions qui opposent les militaires rustres, qui s’adonnent à des épreuves physiques dans un concours de virilité, au scientifique Francisco P. Moreno, autre personnage historiquement attesté, puisqu’il s’agit de l’expert argentin de la Commission chargée de tracer la frontière entre les deux pays. Celui-ci, issu de l’élite cultivée de Buenos Aires, ne cache pas son mépris des premiers.

Cependant, un acteur essentiel manque au tableau : le missionnaire, souvent d’origine européenne. Agent à part entière de la colonisation au profit des États-nations, il est un acteur de la mise en œuvre du processus de « civilisation » des populations autochtones. Trois missions ont ainsi été fondées dans l’archipel. La première est la mission anglicane d’Ushuaia, sur l’île principale, qui est active depuis 1869. C’est dans ce même lieu qu’est instituée la gobernación argentine éponyme en 1884. Les deux autres missions, organisées par l’ordre catholique des Salésiens, ont également eu une importance primordiale dans ce processus colonisateur. Il s’agit de la mission de San Rafael, fondée en 1889 sur l’île Dawson sous souveraineté chilienne, et de celle de La Candelaria, fondée en 1893 du côté argentin de la grande île de l’archipel, la Terre de Feu.

Les Yámana, et, dans une moindre mesure, les Kawésqar, deux autres groupes ethniques vivant en Terre de Feu, sont les premiers à trouver refuge chez les Anglicans, tandis que les Selk’nam vont rejoindre, de gré ou de force, les Salésiens. Cependant, les missions contribuent à la diffusion des maladies apportées par les colons. La population selk’nam, alors parquée dans les reduccionnes (« réductions ») salésiennes, souffre de la tuberculose, qui provoque un millier de morts sur une population estimée à 2 500 personnes. Évangélisation et colonisation sont ainsi étroitement liées : en 1887, en partie à cause d’une épidémie qui décime la population locale, la famille Bridges, qui avait fondé la mission d’Ushuaia, renonce à sa charge et entreprend la constitution d’une estancia qui emploie des Selk’nam.

La fabrique des altérités indigènes

Segundo, le seul personnage que nous suivons du début à la fin du film, est entre deux mondes, auxiliaire malgré lui de l’aventure coloniale. MacLennan explique que c’est un « baqueano », terme qui désigne sa connaissance du territoire à coloniser et rend donc sa présence indispensable à leur expédition. Mais s’il subit le racisme de ses acolytes et qu’il est épouvanté par le massacre d’un campement selk’nam auquel il ne prend pas part, il ne franchit jamais la ligne qui pourrait le conduire à remettre en cause l’ordre colonial et à se révolter.

Ce personnage permet au film de montrer que le monde des peuples autochtones est lui aussi hétérogène. Dans une scène nocturne, Segundo et le spectateur croient apercevoir un fantôme. Il s’agit en réalité d’un Selk’nam porteur d’un masque et couvert de peintures à l’occasion d’une cérémonie rituelle ; une pratique que le missionnaire Martin Gusinde a documenté dans des publications ethnographiques tirées de ses expéditions au tournant des années 1920. Ainsi, déjà christianisé, le « métis » Segundo fait lui aussi, à ce moment du film, l’expérience de l’altérité.

La construction de l’altérité indigène se caractérise par une racialisation qui entend d’abord déshumaniser des individus, comme c’est le cas dans les propos de Menéndez, qui va même plus loin, en ne cachant pas son désir de voir la population autochtone de l’archipel être annihilée. D’ailleurs, celui-ci a recruté Billy pour sa prétendue connaissance des populations autochtones, qu’il aurait acquise au contact des Comanches, un autre peuple autochtone du centre des États-Unis. Car, dans la vision raciste du nouveau grand propriétaire, les indigènes sont partout identiques, alors même que dix mille kilomètres les séparent. Toutes les élites, ainsi que l’opinion publique, ne sont cependant pas du même avis. C’est pourquoi, à Punta Arenas, Vicuña confronte Menéndez à sa mauvaise réputation, du fait de ses exactions commises à l’encontre des autochtones de la Terre de Feu, rapportées par la presse de la capitale : massacres et empoisonnements de nourriture, captures et adoptions forcées. La jeune épouse de Menéndez qui, dans la scène précédente, jouait joliment du piano en chantant la berceuse Hush-a-bye, accompagnée par ses deux filles, déverse à présent face à l’impertinent visiteur la même vision raciste et déshumanisante que celle de son mari.



Les filles de José Menéndez et María Behety : Herminia (à gauche), Josefina (au centre) et María (à droite). Source : Museo regional de Magallanes

La fabrique de cette altérité indigène peut aussi se faire sous une apparente bienveillance. Par exemple, dans le campement de l’armée argentine, l’expert de la commission scientifique, Francisco Moreno, attire l’attention des visiteurs sur un enfant selk’nam placé à côté de lui et leur montre la forme de son crâne, afin d’en tirer certaines conclusions quant à ses capacités intellectuelles. En effet, Moreno et ses disciples pratiquaient une ethnologie étudiant principalement les corps des indigènes, dans un objectif de classification des races humaines. Ils ont ainsi joué un rôle clé dans l’institutionnalisation de l’anthropologie en Argentine, en particulier au sein du Musée de La Plata, fondé en 1884, dont les études étaient alors étroitement liées à la colonisation de la Terre de Feu, afin d’y mettre en œuvre « l’histoire physique et morale de la nation ».

Cette scène d’exhibition peut également être mise en lien avec les circulations transnationales de ces savoirs et pratiques : Moreno a suivi les cours de Broca à Paris et c’est dans cette même ville qu’une vingtaine de Selk’nam, alors séquestrés, ont été présentés au Jardin d’Acclimatation en 1889. Ainsi, l’indigène n’existe que comme curiosité ethnographique, et la scène évoque les pratiques anthropométriques de l’anthropologie coloniale de cette période, utilisées notamment par Robert Lehmann-Nitsche, responsable de la section d’anthropologie du Musée de La Plata, à partir de 1897. L’année suivante, il étudie deux familles selk’nam envoyées par le gouverneur de la Terre de Feu argentine afin de les présenter à l’Exposition nationale de Buenos Aires :

« Les indiens avaient apporté tout le bagage ergologique de leur civilisation si primitive, et pendant les heures de visite, le public se précipita pour contempler ce spectacle exotique pour la capitale de l’Argentine, et jouir d’un tableau vivant, qui rappelait les temps préhistoriques. Ces gens étaient des personnes tranquilles et sérieuses : jamais on ne les entendit se disputer, et ils devinrent bientôt les enfants gâtés des visiteurs. Cependant ils mirent des difficultés aux observations anthropologiques, et les deux femmes, encouragées par leurs époux, me permirent seulement de leur mesurer la taille. »

Robert Lehmann-Nitsche, « Études anthropologiques sur les indiens Ona (groupe Tshon) de la Terre de Feu », Revista del Museo de La Plata, Tome XXIII, 1915, p. 174.
Des selk’nam emmenés de force à Paris par M. Maitre, en 1889. Source : Adolfo Kwasny, Punta Arenas, Chile. Public domain, via Wikimedia Commons

La violence se caractérise aussi par la volonté de supprimer ce qui, du point de vue de la société coloniale, relèverait de l’indigénéité. Lorsque Vicuña se rend sur l’île de Chiloé, il aperçoit d’abord la femme de Segundo, une Selk’nam nommée Kiepja. Après avoir interrogé Segundo sur les faits infâmes qu’il a été forcé de commettre pour le compte de Menéndez, Vicuña demande s’il peut les filmer, lui et sa femme. Celui-ci veut rapporter une preuve de l’incorporation des indigènes à la nation chilienne. Segundo et Kiepja apparaissent donc vêtus à l’européenne et assis à une table à l’extérieur de leur maison en bois. Le ridicule de la scène devient palpable lorsque Vicuña leur demande de lever leurs tasses de thé : Segundo s’exécute machinalement, car il fait déjà partie de cette société coloniale, tandis que Kiepja reste impassible, le regard droit vers la caméra.

La violence symbolique, représentée par la volonté d’assimiler les indigènes à la culture nationale, n’en est que plus palpable. Cette politique assimilationniste, impulsée par l’État chilien dès le début du XXe siècle, et systématisée à partir de la fin des années 1920, stigmatise tout ce qui relève de l’indigénéité. Elle accompagne tout au long du siècle un processus de paupérisation d’individus ayant connu la dislocation de leurs communautés et la perte de leurs terres. Ce n’est qu’en 1993, après la fin de la dictature chilienne, qu’une loi promeut les cultures autochtones et reconnaît enfin la pluriethnicité de la nation chilienne.

Une histoire des violences coloniales

L’épigraphe choisie par le film est la célèbre citation de Thomas More sur les moutons mangeurs d’hommes qui, traditionnellement, illustre les changements produits au Moyen Âge par le mouvement des enclosures : « Vos moutons, que vous dites d’un naturel doux et d’un tempérament docile, dévorent pourtant les hommes ». Inscrite sur un fond rouge éclatant avec une musique percutante, elle annonce le ton d’un film qu’on imagine comme une variation fuégienne du western spaghetti. Dans ce Far South, les moutons ont remplacé les vaches, tandis que les guanacos, source de nourriture traditionnelle des groupes de chasseurs-cueilleurs, subissent le même sort que celui des bisons : l’extinction progressive. Comme dans les Grandes Plaines d’Amérique du Nord, la colonisation dans le Cône Sud se matérialise par la mise en place progressive de clôtures de fil de fer barbelé.

Les actes de violence physique sont exposés frontalement, et les images fabriquées par le film s’insèrent dans une longue histoire de la représentation des souffrances subies par les indigènes fuégiens. On peut penser aux photographies de Julius Popper, financé par le gouvernement argentin pour trouver de l’or dans la région. Ces photographies montrent notamment, en 1886, le cadavre d’un homme selk’nam au sol. La mise en scène de Popper et ses acolytes, armés de leurs fusils, tandis que l’arc et les flèches du guerrier mort sont placés bien en évidence, tente d’induire l’idée d’une légitime défense. Mais ce sont surtout les employés des estancias qui massacrent les autochtones, tandis que les survivants sont forcés de quitter leurs lieux de vie traditionnels.

La violence s’exerce également entre les différents acteurs de la colonisation. Le personnage du colonel écossais Martin, à la tête d’un mystérieux groupe rencontré par le trio au bord de l’eau, incarne ce déferlement de violence. Dans son campement, le soir, alors que Billy apprend que MacLennan a usurpé son titre d’officier en se faisant appelé « Lieutenant », Martin l’abat soudainement d’une balle pour l’avoir qualifié d’Anglais. C’est la loi du Far West qui s’applique aussi dans ces « confins du monde », comme était alors surnommée la Terre de Feu par les colons – alors que pour les Selk’nam celle-ci en était plutôt le centre. Cette multiplication d’actes de violence, due notamment à la faible présence des forces de l’ordre, est perçue par les contemporains. Ceux-ci font un usage rhétorique de cette violence afin de disqualifier leurs adversaires, et brouiller la frontière entre « civilisation » et « barbarie », respectivement assimilées aux sociétés coloniale et autochtone :

« Le domaine absolu de l’indien Ona [Selk’nam] est devenu un réceptacle d’hommes chassés de tous les pays d’Europe, un théâtre du vandalisme de groupes de déserteurs, de déportés et de bandits de toutes les races, à tel point que ceux qui attaquent aujourd’hui les biens d’autrui sur ce territoire, ce ne sont pas les Onas, ce sont les indiens blancs, ce sont les sauvages des grandes métropoles. »

Julius Popper (1891), cité dans Joaquín Bascopé Julio, « Sens coloniaux I. L’or et la vie sauvage en Terre de Feu, 1880 – 1914 », Magallania, 2010, p. 14.

Le générique du film se clôt sur des archives couleur sépia de l’estancia de José Menéndez et de la société coloniale fuégienne. Des images qui nous présentent un milieu dynamique et productif : des travailleurs et des moutons, des familles avec leurs enfants, un train qui circule dans la Cordillère des Andes. La berceuse Hush a bye à nouveau entendue, que Victor Jara avait lui aussi chantée avec le groupe Quilapayún en 1968, nous rappelle que les violences montrées à l’écran sont au fondement même du film, bien que celles-ci aient été effacées des images d’archives diffusées dans le générique. En Terre de Feu, la laine blanche des moutons est tâchée de sang.

Pour citer cet article

Antoine Rousseau, « Les Colons, un film de Felipe Gálvez », RevueAlarmer, mis en ligne le 02 juillet 2024, https://revue.alarmer.org/les-colons-un-film-de-felipe-galvez/

Ces groupes autochtones sont des chasseurs-cueilleurs nomades, dont le mode de vie traditionnel est alors bouleversé par la colonisation. La baisse drastique de leurs populations a même conduit l’historiographie à employer le terme de génocide. Voir en particulier : Mateo Martinic, « Le génocide Selknam : nouveaux antécédents », Annales de l’Institut de la Patagonie, 1990, vol. 19, p. 23-28. Mais aussi : Nelly Penazzo et Guillermo Penazzo, Wot’n. Documents du génocide Ona, éditions Arlequín de San Telmo, Buenos Aires, 1995. Plus récemment, les ouvrages de José Luis Alonso Marchante : Menéndez, roi de la Patagonie, Catalonia, Santiago du Chili, 2014 et Selk’nam. Génocide et résistance, Catalonia, Santiago du Chili, 2019.

Cette frontière demeure toujours indéterminée sur le papier, ainsi qu’indiscernable sur le terrain. En effet, le traité de 1881 n’est qu’un compromis et, au début du XXe siècle, il reste de nombreux secteurs non démarqués. Un conflit explose même en 1978 à propos du canal de Beagle, réglé quelques années plus tard, en 1984, après la fin de la dictature argentine, grâce à un arbitrage du Vatican. Sébastien Velut, « Argentine – Chili : Une si longue frontière », Confins, 2009, p. 1-20.

En Argentine, en 1884, une loi crée neuf « territoires nationaux », également nommés « gobernaciones », ou gouvernorats en français. Il s’agit des territoires nouvellement conquis par l’armée, qui disposent d’un statut administratif différent des « provinces » déjà constituées. Ces territoires ne deviennent des provinces à part entière que dans les années 1950, sauf celui de la Terre de Feu, qui ne le devient qu’en 1991.

L’emploi du terme de « réduction » indique une filiation avec la politique de regroupement des communautés indigènes qui a été à l’œuvre sous l’Empire espagnol. Dans celui-ci, les réductions étaient des espaces disciplinaires qui visaient autant à christianiser qu’à civiliser les indigènes. Les plus renommées sont celles organisées au Paraguay par les Jésuites jusqu’à leur expulsion en 1767.

Romina Casali, Conquérir la fin du monde. La Mission La Candelaria et la santé de la population selk’nam. Terre de Feu, 1895-1931, Prohistoria Ediciones, Rosario, 2013.

En Amérique latine, une estancia désigne un grand domaine réservé à l’élevage ou, par métonymie, un ensemble de bâtiments établis sur ce domaine.

Pour consulter les travaux de Martin Gusinde, voir le site de la Bibliothèque Nationale du Chili.

Cette pratique s’explique notamment par la formation en médecine de Lehmann-Nitsche, comme beaucoup d’autres anthropologues allemands de l’époque. Au tournant du XXe siècle, l’anthropologie est conçue comme une science dédiée à l’étude comparative de l’anatomie et de la physiologie de l’espèce humaine, notamment pour identifier et décrire des « types raciaux ». Les mesures des parties du corps, et en particulier du crâne, ainsi que l’analyse de la couleur de la peau, des yeux ou des cheveux, servaient ce projet. En 1906, Lehmann-Nitsche est nommée à la première chaire d’anthropologie de Buenos Aires. À ce sujet, voir : Lena Dávila, « Robert Lehmann-Nitsche et l’enseignement de l’anthropologie en Argentine (1905-1930) », Bérose – Encyclopédie internationale des histoires de l’anthropologie, Paris, 2022.

Thomas More, L’Utopie, 1516.

Le terme « fuégien » désigne indistinctement toute personne originaire de la Terre de Feu.

Olivier Razac, Histoire politique du barbelé, Paris, Flammarion, 2009 ; Rodrigo González Vivar, « La clôture patagonienne en fil de fer », Revista Sophia Austral, n° 15, p. 103-114.

L’ingénieur roumain Julius Popper était un chercheur d’or qui avait constitué, autour de lui, une garde armée personnelle. Ses photographies l’ont popularisé comme « assassin d’indiens » mais, en réalité, ses actions violentes se dirigeaient plus vers les autres mineurs qu’il considérait comme des intrus sur son territoire. Voir notamment : Joaquín Bascopé Julio, « Sens coloniaux I. L’or et la vie sauvage en Terre de Feu, 1880-1914 », Magallania, 2010, p. 14.

Chanteur national chilien, Victor Jara est assassiné lors du coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973. https://www.youtube.com/watch?v=NHXNd41u7uA

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