11.02.20 Paul Robeson – un homme du « Tout-monde »

«L’artiste doit choisir de se battre pour la liberté ou l’esclavage. J’ai fait mon choix. Je n’avais pas d’alternative ».

Paul Robeson. Londres, le 24 juin 1937.

Lorsqu’il fait cette déclaration au cours d’un concert de soutien aux réfugiés républicains espagnols, l’Africain-Américain Paul Robeson (1898-1976) est déjà considéré comme une star internationale. Ancien sportif et avocat, fils d’un esclave évadé, Robeson est célèbre à la fois pour sa carrière de chanteur, d’acteur et pour ses engagements politiques : soutien aux mouvements ouvriers, dénonciation du fascisme, de l’impérialisme européen, de la ségrégation raciale et de la colonisation. L’imbrication de son activisme et de ses performances en russe, yiddish, chinois, en Ecosse devant des ouvriers, ou à Moscou devant des étudiants africains, caractérise cet « homme carrefour » qui, à sa manière, tente de redéfinir l’universel, et qui anticipe la définition du « Tout-Monde » d’Edouard Glissant.

Ce texte, écrit à l’occasion de l’exposition dont j’ai été la commissaire au Musée du Quai Branly en 2018, présente une personnalité peu connue en France, ayant vécu entre New York et Londres, qui marqua l’histoire politique et artistique du monde anglo-saxon et de l’Europe de l’Est, des années 1930 aux années 1960. Cette trajectoire individuelle est présentée ici par petites touches pour évoquer des combats politiques et culturels souvent méconnus, qui ne dissociaient pas les luttes antifascistes et anticolonialistes des luttes sociales et de celles pour les droits civiques.

Etre de son temps

Tout au long de sa carrière d’acteur, Paul Robeson essaye de rompre avec l’image stéréotypée du Noir, de mettre en avant l’Afrique et le monde ouvrier. Il entame sa filmographie avec deux longs-métrages indépendants du cinéma muet : Body and Soul (1924), du cinéaste africain-américain Oscar Micheaux, et Borderline (1930), de Kenneth Macpherson, réalisateur d’avant-garde anglais.

Il la clôt en proposant sa voix à des documentaristes militants : Leo Hurwitz et Paul Strand (1942), puis Joris Ivens (1954).

Entre-temps, il est devenu célèbre grâce à deux productions hollywoodiennes, Emperor Jones (1933) et Show Boat (1936). Malgré sa volonté d’échapper à la caricature, la plupart de ses rôles ont véhiculé des clichés, souvent bienveillants et parfois racistes.

Avant d’être un film à succès, Emperor Jones est une pièce d’Eugene O’Neill, dans laquelle Paul Robeson joue à New York en 1924, puis à Londres en 1925. Elle participa à sa notoriété. L’histoire raconte l’ascension de Brutus Jones, un porteur de bagages qui, après un passage au bagne, rejoint une île perdue des Caraïbes où il tente de s’imposer comme empereur, avant d’être banni.

Certains militants, notamment le Jamaïcain Marcus Garvey, estiment alors que Brutus Jones donne une image stéréotypée et négative des Noirs.

La première version du spectacle à succès « Show Boat » qui aborde la question des préjugés raciaux avec de « bons sentiments », est montée à New York, en 1927. Le chanteur africain-américain Jules Bledsoe y interprète Old Man River. Paul Robeson reprend ce rôle pour la tournée européenne (1928-1929), puis à New York (1932). C’est un triomphe, notamment grâce à son interprétation de Old man River. Cette chanson devient mythique grâce au film hollywoodien tiré de la pièce (1936), dans lequel Robeson tient ce même rôle.

L’insistance du box-office à toujours représenter le Nègre sous les traits d’un clown a dénaturé les deux films nègres qui ont été réalisés à Hollywood, Hallelujah ! et Hearts in Dixie. Dans Hallelujah !, ils se sont emparés du Nègre et du culte religieux pour les ridiculiser. […] Hollywood ne peut s’imaginer le Nègre qu’à travers l’imagerie de la plantation, […] le Nègre du « Poor Old Joe » et de la « Swanee Ribber ». Il est absurde de recourir à ce mode d’expression pour représenter le Nègre moderne, aussi absurde qu’il le serait de présenter l’Angleterre moderne dans les termes d’une ballade élisabéthaine »

Paul Robeson dans «Negro films I want to make », Film Weekly, 1er septembre 1933
traduction François Bovier, Gradhiva n°19 (2014)

Modèle

Paul Robeson appartient au mouvement du New Negro (ou Harlem Renaissance) avec une génération d’artistes et d’intellectuels africains-américains qui, dans les années 1920, veulent briser les stéréotypes. Ils s’approprient leur héritage africain, dénoncent la condition des Noirs tout en revendiquant leur identité américaine, et le droit d’expérimenter le modernisme. Cette période se caractérise aussi par l’interaction entre intellectuels, artistes et éditeurs, noirs ou blancs. Par fascination, exotisme, admiration ou militantisme, certains photographes, sculpteurs ou peintres blancs valorisent ces artistes qui affirment leur identité noire. L’un d’entre eux, Carl Van Vechten réalise des dizaines de photographies de Paul Robeson. Ce dernier fut aussi le modèle de Winold Reiss, Hugo Gellert, Jacob Epstein, ou encore Edward Steichen.

Portrait de Paul Robeson par Carl Van Vechten
Library of Congress Prints and Photographs Division Washington

Sur scène

Paul Robeson devient célèbre à une époque où les performances des artistes noirs sont essentiellement mises en avant par des producteurs, des auteurs et des metteurs en scène blancs. Il accepte cette situation dans la mesure où, à ses yeux, ses propres rôles ne sont ni dégradants ni caricaturaux.

Dès 1926, il exprime pourtant le rêve d’une grande pièce de théâtre sur Haïti, une pièce sur les Noirs, écrite par un Noir et jouée par des Noirs. Son vœu se réalise dix ans plus tard, à Londres, quand l’intellectuel trinidadien C. L. R. James écrit Toussaint Louverture, et lui propose le rôle principal.

Paul Robeson dans son rôle de Toussaint Louverture.

Lorsqu’il interprète Othello, en 1930 à Londres, en accentuant l’africanité du personnage, Paul Robeson succède à un autre acteur africain-américain, Ira Alridge, qui fut au XIXe siècle le premier Noir à jouer ce rôle dans une troupe anglaise. C’est un succès.

Peggy Ashcroft et Paul Robeson dans OTHELLO (Londres,1930)

La réaction de Paul Robeson dans le journal The Observer, le 18 mai 1930, nous montre la portée politique qu’il donnait à ses activités artistiques: « Je crois que la pièce est très moderne car le problème qu’elle expose est celui de mon propre peuple […] C’est la tragédie du conflit racial, une tragédie de l’honneur plutôt que de la jalousie. » Entre 1942 et 1945, la pièce est reprise avec autant de réussite aux États-Unis, notamment à New York.

Je joue et je parle pour les Noirs comme seul Shakespeare était capable de le faire. Cette pièce porte sur le problème des minorités. Elle concerne un Maure au teint noir (blackamoor) qui recherche l’égalité parmi les Blancs. C’est fait pour moi. […] [C]’est une pièce qui est d’un grand intérêt pour nous, modernes, aujourd’hui, qui sommes confrontés au problème des relations entre différentes races et cultures. Bien sûr, c’est aussi une pièce sur l’amour, la jalousie, la fierté et l’honneur – des émotions communes à tous les hommes. »


Paul Robeson, entretien in « PM and Paul Robeson’s Reply », septembre 1943
 Traduction Matthieu Renault, Période, 2016
Paul Robeson: Christ lag in Todesbanden, BWV 4 (Bach) – 1958 Carnegie Hall « Farewell » Concert

Connu pour interpréter des negro spirituals et des chansons populaires, Paul Robeson s’inscrit aussi dans la lignée des grands concertistes africains-américains John Paynes (1872-1952) et Roland Hayes (1887-1977), qui menèrent d’importantes carrières internationales. Il interprète des œuvres de Moussorgski, Schubert, Bach, Beethoven, Dvorak. Ce corpus classique lui permet parfois de transmettre des récits de luttes et de délivrances.

Le 20 décembre 1937, lors d’un meeting de soutien aux républicains espagnols, Paul Robeson modifie certains passages de Old Man River, chanson mélancolique et résignée qui relate les sentiments des travailleurs noirs ségrégués sur les rives du Mississippi, pour en faire un chant de résistance. Le passage « je suis fatigué et j’ai peur de mourir » devient « je dois continuer à me battre jusqu’à la mort ».

Old Man River connaît aussi plusieurs versions en Inde, grâce à sa popularisation par le célèbre chanteur Bhupen Hazarika. Devenu ami avec Paul Robeson lors de ses études à Columbia University, entre 1949 et 1953, il adapte cette chanson en assamais, la langue de l’État de l’Assam, pour évoquer les habitants démunis du bord du Gange.


Old Man River, Paul Robeson, Tchaikovsky Hall, Moscou, 14 juin 1949.
 
Extrait de Paul Robeson – The Legendary Moscow Concert

« Dans ma musique, mes pièces, mes films, je souhaite toujours avoir cette idée centrale : être africain »


Paul Robeson, dans I Want From Live, d’E. G. Cousins, Londres, 1934.

Le non-aligné

Lorsque Paul Robeson déclare vouloir« être africain », en 1934, il entame son parcours de militant panafricain qui s’inscrira ensuite dans le combat des « non alignés » (1950-1960). Lors de ses années londoniennes (1927-1939), le couple Robeson « découvre » l’Afrique. Eslanda étudie l’anthropologie et Paul, plusieurs langues d’Afrique. Ils militent aussi aux côtés d’étudiants et d’activistes africains, caribéens et indiens. Et deviennent proches de futur leaders indépendantistes et de penseurs panafricains : Jomo Kenyatta, Nmandi Azikiwe, Kwame Nkrumah, Jawarharlal Nehru, C. L. R. James et George Padmore.

En 1937, Eslanda et Paul Robeson soutiennent financièrement la création à New York du Council on African Affairs (1937-1955). Cette organisation, qui rassemble des militants modérés, cherche surtout à sensibiliser le public américain sur l’Afrique.

Lorsque Robeson en prend la présidence, en 1942, elle s’engage pour les décolonisations. Le CAA commence alors à réunir des militants plus radicaux, proche des communistes. Dans le contexte de la guerre froide, il doit faire face à de nombreuses accusations de subversions de la part du gouvernement, comme la plupart des structures affiliées au Parti communiste américain. En 1954, on demandera notamment au CAA de justifier ses liens avec l’African National Congress.

En novembre 1950, Paul et Eslanda Robeson créent Freedom. Ce nouveau journal ambitionne de se démarquer de la presse traditionnelle noire américaine. Il projette de créer des liens entre les Africains-Américains et les mouvements ouvriers, de soutenir les luttes pour les droits civiques dans le sud des État s-Unis, de s’intéresser en profondeur à l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine et aux mouvements anti-coloniaux.

W. E. B. Du Bois, le dessinateur Ollie Harrington et l’artiste militante Lorraine Hansberry participent activement à cette publication. Le journal est essentiellement distribué dans les concerts et les rassemblements où Robeson se produit.

Considéré comme subversif et anti-américain, Freedom subit des pressions gouvernementales. Il cesse d’être édité en 1955.

Le 20 avril 1949, Paul Robeson participe au premier Congrès international des partisans de la paix, salle Pleyel, à Paris. De nombreux militants, artistes et intellectuels du monde entier, souvent communistes, y participent : Louis Aragon, Pablo Neruda, Howard Fast, W. E. B. Du Bois…

L’affiche, représentant une colombe, fut réalisée par Pablo Picasso spécialement pour cet événement. Ce symbole illustre aussi le disque de chansons de Paul Robeson enregistré pour l’occasion.

Un passage de son discours est mal interprété et déformé par l’Associated Press. Elle considère que Robeson prend une position anti-américaine en appelant, au nom de la paix, à ne pas engager de combats contre l’Union soviétique. Ce compte-rendu partial est relayé dans toute la presse américaine.

1938, Espagne

Au milieu des années 1930, en Europe et aux États-Unis, deux conflits mobilisent les artistes et les intellectuels anti-fascistes et anticolonialistes, souvent proches du Parti communiste : l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie (1935), et la guerre civile en Espagne (1936-1939).

Les Africains-Américains soutiennent les républicains espagnols, notamment au sein du Negro Committee to Aid Spain. Certains d’entre eux, comme Paul Robeson et l’écrivain Langston Hughes, se rendent auprès de l’unité de volontaires américains des brigades internationales qui combat en Espagne, l’Abraham Lincoln Brigade, constituée de 2800 soldats dont 83 Africains-Américains.

Après avoir défendu les républicains depuis Londres, Paul Robeson part en Espagne en 1938, avec sa femme Eslanda, pour apporter son soutien aux soldats. A son retour, il essaye de financer un film sur un membre de l’unité de l’Abraham Lincoln Brigade, Oliver Law, mort au combat, près de Madrid en juillet 1937. Il est le premier Noir Américain à avoir dirigé des Blancs au combat. Syndicaliste communiste, volontaire en Espagne, Law était devenu officier, avant qu’on lui confie le commandement de la brigade.

Lors de son séjour en Espagne en 1938, Paul Robeson interprète cette chanson républicaine espagnole devant les soldats et les populations civiles. Les «quatre généraux» sont les militaires antirépublicains Francisco Franco, Emilio Mola, José Enrique Varela Iglesias et Gonzalo Queipo de Llano qui attaquèrent Madrid en 1936.

En 1938, Robeson interprète aussi ce morceau en Espagne. The Peat-bog Soldiers et Le chant des marais sont les versions anglaise et française de la chanson Börgermoorlied, créé en 1933 dans le camp Börgermoor, dans lequel le régime nazi emprisonne ses opposants politiques.

D’une Amérique à l’autre

Le 5 novembre 1939, Paul Robeson interprète aux États-Unis « Ballad for Americans » à la radio CBS. Cette cantate patriotique dresse le portrait d’une Amérique unie, solidaire et cosmopolite.

Robeson était une star populaire, il devient un artiste fédérateur considéré par la presse américaine comme l’une des personnalités noires les plus importantes du pays.

Il est par ailleurs proche de l’Union soviétique et des communistes américains, anticolonialistes, défend les droits civiques des Noirs. A la fin des années 1940, il dénonce le plan Marshall d’Harry Truman, le président des États-Unis.

Tous ces engagements le mettent à l’épreuve. En août 1949, des émeutiers racistes violents empêchent la tenue de l’un de ses concerts.

(27 Aug 1949) Story 9, UN News: Peekskill Riots, 200 UN V22 R281, 1949, b/w, sound Sound out of sync.Scenes of protest against (« Communist ») Paul Robeson concert, Peekskill, New York.

En juillet 1950, il subit, avec sa femme Eslanda, les débuts de la « chasse aux sorcières » contre les communistes du sénateur Joseph McCarthy. Le couple se fait confisquer ses passeports et devient prisonnier de son propre pays.

Paul et Eslanda Robeson sont surveillés par le FBI depuis les années 1940. Le département d’ État empêche le couple de quitter les États-Unis entre 1950 et 1958, en refusant de lui remettre ses passeports. Il estime que ses activités sont contraires aux intérêts américains.

L’affaire du passeport de Paul Robeson suscita de nombreuses réactions dans monde politique, syndical, intellectuel et artistique, aux États-Unis et dans le monde. Robeson reçut de nombreux soutiens.

Le 19 mars 1950, Paul Robeson devait participer à une émission de télévision de la NBC, « Today With Mrs Roosevelt », à propos de la place des Noirs dans la vie politique américaine. Le 13 mars, le directeur de la radio annonce qu’il ne souhaitait pas donner la parole à un chanteur pro-communiste.

Une icône de New York à Moscou

Tout au long de sa carrière, Robeson a accepté de mettre en avant, dans la presse ou lors de rassemblements, son image de star populaire pour être le porte-voix des causes qu’il défendait : celles des ouvriers, des colonisés et des ségrégés. Modèle de nombreux artistes, il est aussi une véritable icône de presse, comme le montre les archives du Daily Worker, l’organe de presse du Parti communiste américain.

Ces photographies illustrent ses engagements aux États-Unis, mais aussi ses liens avec les pays d’Europe de l’Est et l’Union soviétique, noués dès les années 1930. D’autres militants et intellectuels africains-américains communistes passent quelques temps en URSS, les plus connus étant l’intellectuel W. E. B. Du Bois ou les écrivains Langston Hugues et Claude McKay. Les uns et les autres assument leur proximité avec ce nouveau pays qui soutenait les Noirs colonisés et ségrégés, au nom de l’anti-impérialisme.

Partisans

Le 24 août 1941, Radio Moscou diffuse un communiqué en yiddish qui appelle les juifs du monde entier à se mobiliser contre Hitler et qui annonce la création d’un Comité antifasciste juif d’Union soviétique. Il est fondé par Staline le 23 avril 1942.

On y retrouve Sergei Eisenstein, Ilya Ehrenbourg, Vassili Grossman… Son président Solomon Mikhoels, acteur, metteur en scène et directeur du théâtre yiddish de Moscou, et le poète Itzik Feffer font une tournée en Europe, en Amérique du Nord et au Mexique pour collecter des fonds pour l’effort de guerre.

A New York, le 8 juin 1943, Paul Robeson chante lors d’un grand rassemblement de soutien à ce comité. La plupart des membres de ce groupe seront exécutés par le régime soviétique. Mikhoels sera assassiné en 1948 et Feffer, le 12 août 1952, avec onze autres auteurs juifs, lors de la « Nuit des poètes assassinés ».

Paul Robeson entretient depuis la fin des années 1920 une relation particulière avec le monde yiddishophone anglo-saxon. En 1927, à New York, l’intellectuel W. E. B Du Bois l’invite à chanter devant des ouvriers juifs pour commémorer l’anniversaire de la mort de l’écrivain Sholem Aleichem, que l’un et l’autre affectionnent. Quelques années plus tard, en 1933, Robeson déclare dans un journal yiddish new-yorkais qu’il aimerait chanter dans un opéra yiddish. C’est en 1938, à l’Unity Theater de Londres, dont la troupe est essentiellement composée de juifs ashkénazes, qu’il interprète pour la première fois ‘Chassidic Chant de Lehman Engel, qui deviendra l’un de ses standards.

Le 14 juin 1949, Paul Robeson est à Moscou pour donner un récital à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Alexandre Pouchkine. Il est officiellement invité par le gouvernement soviétique. De manière imprévue, il demande aux organisateurs de pouvoir conclure son concert avec Zog nit kein mol, le chant des partisans du ghetto de Varsovie. Il veut ainsi rendre hommage à deux de ses amis, membres du Comité antifasciste juif, victimes des purges antisémites de Staline : Solomon Mikhoels, assassiné en 1948, et Itzik Feffer alors emprisonné. Paul Robeson, souvent qualifié de stalinien notoire, défie ce jour-là le pouvoir soviétique. L’enregistrement de ce concert fut censuré, puis oublié jusqu’en 1997.

Pour aller plus loin

Pour citer cet article

Sarah Frioux-Salgas, « Paul Robeson – un homme du « Tout-monde » », RevueAlarmer, mis en ligne le 11 février 2020, https://revue.alarmer.org/paul-robeson-un-homme-du-tout-monde/

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