03.12.21 Cassius, un roman de Catherine Locandro

Mohamed Ali, l’un des plus grands boxeurs du XXe siècle, est également une figure importante et atypique de la lutte des Noirs américains pour l’égalité et la justice. À la différence d’un Martin Luther King ou Malcolm X, ce n’est pas un leader politique. C’est d’abord un sportif, qui devient rapidement un militant remarqué, d’abord par son adhésion à la controversée Nation of Islam (1964) puis par son refus d’enrôlement pour combattre au Vietnam (1967). Personnage inattendu que celui de sportif activiste, mais dont il participe à définir les contours, et qui aura des admirateurs et des continuateurs – qu’il suffise de penser au geste du poing levé de Tommie Smith et de John Carlos sur le podium de Mexico en 1968.

Catherine Locandro, Cassius, Albin Michel, Paris, 2019.

Dans ce roman, Cassius, Catherine Locandro, s’essaie pour la première fois à la littérature de jeunesse et à la biographie romancée en racontant l’enfance et les années de formation de Mohamed Ali, né en 1942 et décédé en 2016. À l’époque, il s’appelle encore Cassius Clay (ce qui explique le titre). C’est un jeune garçon comme beaucoup d’autres qui grandit dans le Louisville (Kentucky) des années 1940 et 1950. Mais Cassius est noir, dans un État qui applique encore la ségrégation. La question raciale devient rapidement pour lui un motif d’interrogations personnelles et nourrit un sentiment d’injustice qui ne fera que croître avec les années.

Nous retenons ici la graphie de Catherine Locandro, « Mohamed Ali », que l’on trouve le plus souvent en français. En anglais, la graphie généralement retenue est « Muhammad Ali ».

De Cassius Clay à Mohamed Ali

Comment devient-on Mohamed Ali, le boxeur le plus marquant du XXe siècle ? Une anecdote célèbre veut que le jeune garçon se soit mis à la boxe pour se venger de celui qui avait volé sa nouvelle bicyclette. Il découvre le noble art dans la salle de Joe Martin, le sergent qui avait enregistré sa plainte, et remporte ses premiers combats amateurs. Une vocation est née. Ses parents s’inquiètent lorsqu’il leur annonce sa volonté de devenir boxeur, mais son père accueille avec satisfaction l’idée que Cassius fréquente les gymnases plutôt que de traîner dans la rue et d’y faire de mauvaises rencontres.

Cassius a le sentiment qu’il lui manque les qualités techniques qui lui permettraient de rivaliser avec les meilleurs de sa catégorie d’âge, ceux qu’il a vu dominer la compétition des Golden Gloves (« gants d’or ») du Kentucky. Beaucoup travaillent avec un autre entraîneur de la ville, Fred Stoner, un ancien boxeur qui contrairement à Joe Martin est noir. Après beaucoup d’hésitations, et malgré la désapprobation de Martin, Cassius fait son premier choix décisif en rejoignant Stoner. C’est dans sa salle qu’il apprend l’art de se déplacer (de danser même), de donner des coups sans en recevoir. Stoner lui fait répéter inlassablement les mêmes exercices jusqu’à ce qu’il les exécute d’instinct et sans effort. Cassius, malgré son allure encore plutôt frêle, rêve de devenir champion du monde des poids lourds, et de rejoindre ses glorieux aînés, Jack Johnson, Joe Louis, Ezzard Charles et bientôt Floyd Patterson. Il prend du poids, et remporte sa première grande compétition, ces fameux Golden Gloves du Kentucky, en 1956, dans la catégorie des mi-lourds. Ses victoires, lors des Golden Gloves nationaux puis lors des sélections olympiques étatsuniennes, lui ouvrent le chemin des Jeux olympiques de 1960 à Rome. Dans la ville éternelle, Cassius devient champion olympique des mi-lourds, à 18 ans. Mal embarqué durant la finale, il parvient à rétablir la situation et à s’imposer face à son adversaire polonais, médaillé de bronze quatre ans plus tôt.

Déjà à cette époque, les médias s’aperçoivent que la nouvelle gloire du ring prend très bien la lumière et qu’il fait montre d’une grande aisance avec les journalistes, les gratifiant de poèmes et de tirades à sa propre gloire. Le temps est alors venu d’entamer une carrière professionnelle. Le boxeur demande à deux anciens grands champions, Joe Louis et Sugar Ray Robinson, de lui servir de manager, sans succès. Il est approché par onze riches hommes d’affaires de Louisville, qui financent son début de carrière et lui servent de manager collectif. C’est Angelo Dundee, contacté par ce « Louisville Sponsoring Group », qui devient son entraîneur attitré, bientôt incontournable. Ensemble, ils vont former l’un des duos les plus emblématiques de la boxe. C’est aussi le temps où Cassius passe pour de bon dans la catégorie supérieure des lourds. Malgré le scepticisme de nombreux commentateurs, qui le trouvent trop légers pour briller dans la « catégorie reine », il remporte tous ses combats. Mieux, il prend l’habitude d’annoncer à quel round ses adversaires seront mis KO. Clay « fait le show », sait « vendre » ses combats à la presse et aux spectateurs, qu’il ravit ou agace par ses forfanteries et ses envolées lyriques.

Couverture du magazine Jet du 26 mars 1964.

1964 : un titre de champion du monde sous haute tension

Le spectacle culmine lorsque sa série de succès lui donne le droit d’affronter le champion du monde, le redouté Sonny Liston, en 1964. Cassius Clay le harcèle jusque chez lui, annonce à qui veut l’entendre que Liston est trop laid pour être champion du monde et qu’il le mettra KO au huitième round. Lors de la pesée d’avant combat, comble de la provocation, il simule le coup de sang et, retenu à grand-peine par son équipe, fait mine de vouloir se jeter sur Liston.

En coulisses, loin des projecteurs, il s’est rapproché des « Black Muslims » et s’est lié d’amitié avec Malcolm X. La Nation of Islam et son célèbre porte-parole souffrent alors d’une réputation sulfureuse. L’organisation, dont l’idéologie est un mélange de nationalisme africain-américain et d’islam hétérodoxe, prône en effet une vie séparée des Blancs, souvent qualifiés de « démons ». Malcolm X fait le déplacement à Miami pour le soutenir face à Liston. Donné perdant, Clay crée la surprise en venant à bout de Liston, sans même attendre le huitième round (KO au sixième), et devient champion du monde. Lors de la conférence de presse d’après match, Clay annonce officiellement qu’il rejoint la Nation of Islam.

L’expression « Black Muslims » a été popularisée par l’un des premiers ouvrages sur la Nation of Islam : C. Eric Lincoln, The Black Muslims in America, 1961. Les adhérents de l’organisation se désignent simplement sous le terme de « Muslims ».

À cette date, la relation entre Malcolm X et la Nation of Islam se dégrade depuis plusieurs mois. Il finit par annoncer son départ de l’organisation, deux semaines après ce combat. Mohamed Ali choisit alors de rester fidèle à la Nation of Islam et de désavouer Malcolm X. Plus tard, après l’assassinat du leader noir, il dira regretter d’avoir fait ce choix.

Je n’ai pas à être celui que vous voulez que je sois. Je suis libre d’être qui je veux… C’est pour cela qu’aujourd’hui je renonce à mon nom d’esclave. Je me libère, enfin. Je ne suis plus Cassius Marcellus Clay Jr, mais Cassius X.

p. 331-332.

Il reçoit bientôt du « très honorable » Elijah Muhammad, le dirigeant de la Nation of Islam, son nouveau nom : Mohamed Ali.

Cassius Clay écoutant un discours de Elijah Muhammad en 1964. Photographie de Stanley Wolfson. Source : Library of Congress.

Après cet épisode, le récit de Catherine Locandro se clôt sur une grande ellipse : nous sommes transportés à Atlanta, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 1996, près de trente ans plus tard. Mohamed Ali, atteint de la maladie de Parkinson, allume la vasque olympique. Il se remémore sa carrière, marquée par une longue interruption, après son refus de s’enrôler pour prendre part à la guerre du Vietnam. Durant trois ans de 1967 à 1970 il s’était vu retirer son titre de champion du monde et sa licence, perdant ainsi le droit de combattre. Ce soir de 1996, l’ancien paria est transfiguré, fierté d’un peuple étatsunien réconcilié. Il se souvient de celles et ceux qui l’ont accompagné sur ce chemin tumultueux :

Tous ces visages, tellement de visages… Comme des étoiles brillant dans la nuit d’Atlanta. Ces vies et ces révoltes qui se sont mêlées aux siennes et ont fait de lui l’homme qui se tient debout, sous une flamme éternelle, face à une foule qui n’en finit pas de crier son nom.

p. 342.

Une jeunesse noire

Catherine Locandro le précise d’emblée dans un avertissement : « ce livre est, avant tout, une œuvre de fiction », tout en ajoutant qu’« en ce qui concerne les personnages, les dates, les lieux, les événements, les poèmes et les combats, l’auteure s’est appuyée sur une documentation aussi rigoureuse que possible » . Cette conciliation de deux exigences, un récit conforme aux attendus du roman jeunesse, d’une part et une certaine fidélité aux faits, rend le livre justiciable d’une lecture qui prenne en compte la dimension historique, d’autre part. De façon significative, le livre est doté d’une bibliographie, d’une filmographie, et d’un petit appareil de notes de bas de page. Ces éléments ne sont pas décoratifs : parmi les ouvrages cités, l’auteure s’est fortement inspirée, en particulier, de l’autobiographie de Mohamed Ali.

« Avertissement », p. 9.

Mohamed Ali, avec Richard Durham, The Greatest. My Own Story, Random House, 1975 (traduction française : Le Plus Grand, Gallimard, 1976, traduit de l’anglais par Maurice Rambaud et France-Marie Watkins).

L’histoire d’Emmett Till offre un exemple de la manière dont la romancière utilise la matière autobiographique pour l’adapter à la forme romanesque. Ce jeune Noir de Chicago était venu à l’été 1955 passer des vacances chez son grand-oncle dans le delta du Mississippi. En sortant d’une épicerie, il aurait sifflé la vendeuse et propriétaire blanche. Enlevé par deux Blancs, il est abattu et noyé dans une rivière. Il est retrouvé quelques jours plus tard, atrocement défiguré. La mère d’Emmett Till demande que son cercueil reste ouvert durant l’enterrement qui a lieu à Chicago. la photographie, publiée dans Jet, magazine destiné à un lectorat noir, provoque un choc à l’échelle nationale. L’autobiographie nous apprend que Cassius Clay, âgé de 13 ans alors, ressent un choc en apprenant la tragédie.

Stephen J. Whitfield, A Death in the Delta: The Story of Emmett Till, Johns Hopkins University Press, 1988 ; Timothy B. Tyson, The Blood of Emmett Till, Simon & Schuster, 2017.

Le soir, quand ses parents rentrent du travail, Cassius leur montre le magazine. Cash [son père] est déjà au courant, Odessa [sa mère] découvre avec effroi ce qui est arrivé à Emmett Till. Cassius demande à son père s’il pense que les coupables seront punis. Bien sûr que non, répond ce dernier. Et tu sais pourquoi. Parce que dans les États du Sud, la loi n’est pas LA loi. C’est la loi des Blancs. Le jury qui va se réunir ne sera composé que de Blancs.

p. 139.

Dans le roman, l’histoire d’Emmett Till devient un fil rouge du récit, dont le souvenir imprègne et même hante l’esprit du futur Mohamed Ali. Elle nourrit sa conscience grandissante de l’oppression raciale que subissent les Noirs américains, jusque dans son choix de rejoindre la Nation of Islam.

De façon plus légère, l’auteure reprend le récit cocasse que Mohamed Ali fait de sa rencontre avec une prostituée, à la veille de son premier combat des Golden Gloves 1958. Alors qu’un ami lui conseille de « se détendre » ainsi, l’inexpérimenté boxeur, aussi timide avec les filles qu’il est sûr de lui sur un ring, se retrouve embarrassé, ne comprenant pas ce qu’il est censé faire avec elle. À l’occasion, Catherine Locandro grossit un élément qui n’était que rapidement abordé, comme la peur phobique de l’avion que ressent Ali, ou surtout le problème cardiaque qui fait craindre un moment que sa carrière ne s’achève avant même d’avoir débuté. Ces passages aident à donner à son portrait une coloration plus intime et personnelle.

La composition polyphonique du roman participe aussi de cette touche intimiste. En effet, l’une des originalités du livre est de faire entendre plusieurs voix. Il est divisé en quatre parties, qui correspondent chacune à un personnage : sa mère Odessa, son frère Rudy, son entraîneur Angelo Dundee, enfin Cassius Clay lui-même, devenu Mohamed Ali. Le petit cercle familial occupe une grande place, en particulier la relation qu’entretiennent Cassius et Rudy. Ce dernier, qui a eu également une carrière de boxeur professionnel, a vécu dans l’ombre écrasante de son frère aîné. Il acquiert ici une place centrale, confident et fidèle soutien, mais aussi doté de rêves et d’aspirations propres. Catherine Locandro a pu s’appuyer, là aussi, sur un matériau autobiographique, puisque Rudy (qui a également rejoint la Nation of Islam et changé son nom en Rahman Ali) a raconté son histoire, quarante ans après son frère .

Rahman Ali et H. Ron Brashear, That’s Muhammad Ali’s Brother!, Page Publishing Inc., 2015.

Le « mythe Ali »

Il faut aussi évoquer un aspect important de la poétique narrative du livre, à savoir la part réservée au mythe qu’Ali a lui-même contribué à édifier, notamment à travers son autobiographie. Dans Cassius, à quelques reprises, la légende prend également le pas sur la réalité. Le cas de la médaille olympique de Mohamed Ali en est une illustration. A son retour des Jeux de Rome, alors que le boxeur est encore fraîchement auréolé de gloire, on refuse de le servir dans un restaurant de Louisville, preuve que la ségrégation continue de sévir et que les Noirs américains en subissent toujours les conséquences, qu’ils soient champions olympiques ou simples quidams. Dans le roman, il raconte cette histoire à son frère Rudy :

La déception est encore grande chez Cassius, dont le regard s’assombrit l’espace d’un instant. La serveuse avait effectivement été impressionnée, mais pas le patron… “Je me fous de qui il est, on ne sert pas les nègres !” avait-il proféré suffisamment fort pour que tous les clients arrêtent de manger et se tournent vers eux.

p. 217.

Une bagarre aurait ensuite éclaté avec une bande de Blancs présents dans le restaurant. De colère, Clay aurait finalement jeté sa médaille d’or dans la rivière Ohio. Si la scène du restaurant a vraisemblablement bien eu lieu, Clay aurait en fait égaré sa médaille. La scène de bagarre est également une invention. Le journaliste David Remnick a montré qu’Ali – à moins que ce soit son co-auteur, Richard Durham – aurait inventé une histoire lourde de sens, longuement évoquée dans l’autobiographie et répétée ensuite. Remnick appuie son propos du témoignage de Toni Morrison, qui travaillait à cette époque pour la maison d’édition Random. Selon elle, le livre aurait été fortement remanié, après les demandes répétées de Herbert Muhammad, le fils d’Elijah Muhammad. Herbert Muhammad, qui gère alors la carrière d’Ali en remplacement du Louisville Sponsoring Group, a contribué à infléchir l’ouvrage dans le sens d’une politisation précoce du boxeur. En étant fidèle à l’autobiographie d’Ali, Catherine Locandro l’est tout autant aux légendes qui y sont développées.

Couverture de l’autobiographie de Mohamed Ali, co-écrite avec Richard Durham. Mohamed Ali, avec Richard Durham, The Greatest. My Own Story, Random House, 1975

The Greatest, op. cit., p. 71-88 ; même version, la rixe en moins, dans Muhammad Ali et Hana Yasmeen Ali, L’Ame du papillon. Les saisons de ma vie, Presses du Châtelet, 2005, p. 63-65. Sur cet épisode, voir David Remnick, King of the World: Muhammad Ali and the Rise of an American Hero, New York, Vintage, 1999, p. 89-91.

Second exemple, l’auteure raconte qu’Ali aurait justifié son refus de l’enrôlement militaire par la célèbre phrase : « Aucun Vietcong ne m’a jamais traité de nègre » (« No Viet Cong Ever Called Me Nigger »). Pourtant, Ali n’a sans doute jamais prononcé exactement cette phrase devant des journalistes. Elle ne se trouve d’ailleurs pas dans son autobiographie. En revanche, il a bien prononcé, en février 1966, une phrase proche de la première : « Je n’ai pas de problème avec les Vietcongs » (« I ain’t got no quarrel with them Viet Cong »), largement commentée à l’époque. La première phrase, en réalité sans auteur identifié, circule à cette époque dans le milieu antiguerre et s’affiche sur des pancartes lors de manifestations pacifistes. Elle résonne également avec les évolutions du mouvement africain-américain pour l’égalité. Ce mouvement tend à s’internationaliser : de plus en plus, les militants font le parallèle entre la condition qui leur est faite sur le sol des États-Unis et la situation des peuples en lutte pour leur indépendance. La solidarité des « peuples de couleur » contre l’impérialisme doit pour eux prendre le pas sur le patriotisme. L’article de Slate cité en note donne plusieurs exemples d’entretiens où Mohamed Ali s’approprie à son tour cette formule, sans la citer à la lettre. Il la prononce pourtant une fois exactement… mais dans un film autobiographique, The Greatest (1977) dans lequel il joue son propre rôle. En faisant d’Ali le « père » de cette phrase, Catherine Locandro préfère « imprimer la légende » lorsque celle-ci dépasse la réalité, pour paraphraser la formule du film de John Ford, L’Homme qui tua Liberty Valance (1962).

Stefan Fatsis, « Did Muhammad Ali Ever Really Say His Famous Quotes About the Viet Cong? », Slate, 8 juin 2016.
https://slate.com/culture/2016/06/did-muhammad-ali-ever-say-no-viet-cong-ever-called-me-nigger.html

La formule originale est : « When the legend becomes fact, print the legend! »

Encore aujourd’hui, Mohamed Ali exerce une certaine fascination, qui s’exprime à travers les nombreux livres et films qui lui sont consacrés. Dans le monde de la boxe, seul Mike Tyson peut se prévaloir d’un prestige comparable, pour des raisons bien différentes. D’Ali, on aime à rappeler le verbe haut, l’élégance sur le ring, l’audace politique. Son courage face à une longue maladie et la scène d’Atlanta ont contribué à estomper les aspects qui apparaissaient controversés durant sa carrière. On peine à se souvenir combien son refus d’aller au Vietnam le rendit détestable aux yeux d’une partie de l’opinion étatsunienne. De nos jours, un peu comme Martin Luther King, il est devenu une figure largement consensuelle. Le livre de Catherine Locandro en témoigne, en faisant d’Ali un héros pour enfants et adolescents ; il serait plus difficile d’imaginer lire par exemple un roman de jeunesse sur les années de formation de Malcolm X. Mais à l’heure où le sport connaît un regain de politisation, aux États-Unis et ailleurs, dans la lignée du mouvement Black Lives Matter et du genou à terre du footballeur américain Colin Kaepernick, on redécouvre aussi en Ali l’ancêtre charismatique d’une nouvelle génération de sportifs activistes.

Pour citer cet article

François-René Julliard, « Cassius. Un roman de Catherine Locandro », RevueAlarmer, mis en ligne le 3 décembre 2021, https://revue.alarmer.org/cassius-un-roman-de-catherine-locandro/

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